Me Caroline Rhéaume, Avocate, M.fisc., TEP

Mise à jour 2019 – Droits successoraux américains et impôt sur les dons | US estate tax and US gift tax – Update 2019

Au cours des dernières années, les droits successoraux américains ont subi plusieurs modifications de taux et ont même été abolis en 2010 pour réapparaître l’année suivante.

Le président américain, Donald Trump, a signé le 22 décembre 2017 une loi modifiant de façon importante le Internal Revenue Code[1]. En vertu de cette loi, l’exemption à vie d’impôt sur les dons a été portée à 11 400 000 $ US pour 2019 (indexée annuellement) pour les citoyens américains et les personnes domiciliées aux États-Unis. Un citoyen américain ou une personne domiciliée aux États-Unis peut également jouir d’une exemption de droits successoraux d’un même montant au moment de son décès, soit 11 400 000 $ US (et de 22 800 000 $ US pour un couple marié). Si une portion de l’exemption à vie d’impôt sur les dons a été réclamée du vivant, elle vient toutefois réduire l’exemption au moment du décès. En effet, l’impôt sur les dons et les droits successoraux américains forment un régime unifié. Les citoyens américains et les personnes domiciliées aux États-Unis doivent faire un suivi annuel de leurs dons et conserver cette information.

Les exemptions prévues dans la loi signée par le président Trump s’appliquent de 2018 jusqu’à la fin de l’année 2025. Au 1er janvier 2026, les exemptions doivent revenir aux montants de 2017, ajustés en fonction de l’inflation.

Étant donné que ces hausses d’exemptions pourraient n’être en vigueur que pour un certain nombre d’années, plusieurs avocats et fiscalistes recommandent à leurs clients de profiter de l’exemption d’impôt sur les dons afin de faire des dons à leurs enfants et petits-enfants de leur vivant en propriété absolue ou en fiducie.

Mise à jour 2019

1. Citoyens américains

Exemption pour droits successoraux : 11 400 000 $ US (ce qui représente un crédit unifié de 4 505 800 $) et 22 800 000 $ pour un couple marié.

Exemption à vie – impôt sur les dons : 11 400 000 $ US.

Exemption illimitée pour donations entre conjoints mariés citoyens américains.

Exemption annuelle de 155 000 $ US pour les dons faits par un citoyen américain en faveur d’un conjoint non citoyen américain.  Tout don supplémentaire est imposable ou vient réduire l’exemption à vie disponible.

Exemption annuelle de 15 000 $ US pour tout autre don, par bénéficiaire (par exemple don du parent à son enfant).

Le transfert de l’exemption pour droits successoraux entre conjoints citoyens américains demeure (portability).  Ceci permet donc au conjoint survivant d’utiliser le solde d’exemption pour droits successoraux inutilisée de son conjoint. Ainsi, si le premier conjoint décède et utilise 7 400 000 $ d’exemption pour droits successoraux, le conjoint survivant dispose d’une exemption de 15 400 000 $, selon les taux de 2019 (soit 4 000 000 $ US d’exemption inutilisée du défunt et 11 400 000 $ d’exemption du conjoint survivant).

Les Canadiens qui ne sont pas citoyens américains ne peuvent toutefois pas bénéficier de ce transfert.

Le taux marginal maximal d’impôt fédéral sur les dons et pour les droits successoraux est de 40 % pour 2019.

2. Canadiens détenant des biens situés aux États-Unis

Selon la législation américaine, si un non-résident américain détient des biens américains ayant une valeur de 60 000 $ US ou moins à son décès, il n’y a pas de droits successoraux payables et il n’est pas nécessaire de produire une déclaration de droits successoraux.

Autrement, il faut avoir recours à la convention fiscale entre le Canada et les États-Unis.  De façon générale, selon la formule de calcul prévue à la convention fiscale, un résident canadien qui possède des biens américains et dont la valeur de la succession mondiale est de 11 400 000 $ US ou moins n’aura pas à payer de droits successoraux américains s’il décède en 2019. Sa succession doit toutefois produire une déclaration de droits successoraux aux États-Unis afin de réclamer les crédits appropriés.

Évidemment, une planification successorale qui tient compte des règles fiscales canadiennes et des règles fiscales américaines est de mise pour les Canadiens détenant des biens dans les deux juridictions.

 

Me Caroline Rhéaume, avocate, M.fisc., TEP

Avril 2019

[1] H.R.1 – An Act to provide for reconciliation pursuant to titles II and V of the concurrent resolution on the budget for fiscal year 2018, aussi appelée Tax Cuts and Jobs Act.


 

US estate tax and US gift tax – Update 2019

Over the last years, the US estate tax regime has undergone many changes and the US estate tax was even abolished in 2010, just to be back in 2011.

President Donald Trump signed, on December 22, 2017, the most extensive US tax reform bill since 1986. This tax reform is commonly referred to as the Tax Cuts and Jobs Act. Several provisions of this Act make changes to US estate tax and gift tax. Under this Act, a US$11,400,000 lifetime gift tax exemption is available to US citizens for 2019.  A US citizen may also  claim  a US$11,400,000 estate  tax  exemption for  2019  to  reduce  his or  her  US estate  tax liability  (US$22,800,000  in the case of married  couples).

It must be noted that the use of the lifetime gift tax exemption exhausts   or  reduces  the  estate  tax  exemption, those  two  regimes being unified.  For example, if a US citizen used $2 million of his or her lifetime gift tax exemption, he or she would have an estate tax exemption of $9,400,000  at death,  using the 2019  figures.

However, the provisions of the Act relating to estate tax and gift tax are not permanent and will expire on December 31, 2025. As of January 1, 2026, the exemptions should revert to the 2017 exemptions adjusted to inflation.

Considering the fact that the increased exemptions could apply only until the end of 2025, many lawyers and tax specialists recommend to people to take advantage of the enhanced gift tax exemption and make gifts to their children and grandchildren outright or in trust.

Update 2019

1. US citizens

Lifetime exemption – US estate tax: US$11,400,000 (which represents a unified credit of US$4,505,800) and US$22,800,000 for a married couple.

Lifetime exemption – US gift tax : US$11,400,000.

A US citizen can make gifts to a US citizen spouse without paying any US gift tax, and without having to utilize his or her lifetime exemption.

If the spouse is not a US citizen, the US citizen may gift up to US$155,000 to the spouse without paying gift tax or using the lifetime exemption.

With respect to other beneficiaries, a  US citizen  may  claim  a US$15,000   annual   gift  tax  exemption  per  beneficiary (for example, if a parent makes a gift to a child).

Those amounts are usually indexed  every year.

The Act retains “portability” of estate tax exemption between spouses, which provides that the amount of federal estate tax exemption that a deceased spouse does not use can be transferred to the surviving spouse. This exemption is commonly called DSUEA  for  “deceased spousal unused exclusion amount”. This  provides   the  surviving  spouse’s  estate  with  a  much  larger exemption amount. As an example,  if a married  US citizen dies and uses US$7,400,000 of his or her estate tax exemption, the surviving  spouse,   provided   he  or  she  is  a  US  citizen or resident,  now   has  a US$15,400,000 exemption, based on 2019 figures (being $4,000,000 of unused exemption from the deceased spouse plus current  exemption of $11,400,000).

As a general rule, portability is not available to a surviving non-resident of the United States.

The highest estate  and gift tax rate for 2019  is 40%.

2. Canadians owning US situs assets

A Canadian resident cannot claim the US$11,400,000  estate  tax  exemption. The Internal Revenue Code (IRC) provides complete relief to Canadians who own US property at death worth less than US$60,000. Moreover, under the Canada-US Income Tax Convention, Canadian residents may find tax relief by claiming a unified credit in 2019 equal to the greater of:

  • US$13,000;  and
  • The unified credit allowed to US citizens under the IRC being US$4,505,800 for 2019 multiplied  by the value of their US situs assets divided by the value of their  total  worldwide  assets.

As a rule of thumb, using this calculation, a Canadian resident will not have to pay US estate tax provided that the value of his or her worldwide estate does not exceed US$11,400,000. A US estate tax return must, however, be filed to claim the proper credits.

Without a doubt, estate planning that takes into consideration the Canadian and US tax rules is mandatory for Canadians owning assets in both Canada and the United States.

 

Me Caroline Rhéaume, lawyer, M.fisc., TEP

April 2019